Voici la question à laquelle nous devions répondre ce matin.

La réponse parait évidente, mais malheureusement la réalité en est tout autre. La loi vous promet un délai de six mois pour statuer sur un recours devant le Conseil d’Etat ; si vous obtenez une réponse dans l’année, vous pouvez déjà vous estimer chanceux. Imaginez seulement faire un recours contre un examen de CFC et attendre six mois ou alors plus probablement une année pour obtenir une réponse. C’est tout simplement insoutenable humainement mais aussi financièrement !

Au-delà de l’aspect juridique, il s’agit de projets de vie des citoyens de ce canton ; que ce soit une demande d’autorisation de construire la maison de ses rêves, une demande de permis de séjour, ou encore une décision du Conseil d’État qui pourrait changer une partie de notre vie. On peut chercher n’importe quelles raisons ou plutôt excuses pour acquitter ce comportement, mais toujours est-il que la personne au bout de la file, attend toujours une réaction, en espérant peut-être ne pas devoir remettre des projets de vie à des lustres. Vous savez, c’est un peu comme cette mauvaise mélodie sentimentale dans laquelle on vous promet de vous rappeler, mais finalement le téléphone ne sonnera pas ou alors bien trop tard.

Découle de cette première interrogation, la pertinence de bénéficier d’un service, si celui-ci ne répond pas aux attentes des citoyens. En temps normal, on chercherait à comprendre ce qui coince et pour quelles raisons les délais ne sont quasiment jamais respectés. Un fois le hic trouvé, on prendrait des mesures permettant aux citoyens de pouvoir se projeter dans un avenir proche et compter sur un système juridico-administratif efficace. Au lieu de ça, on préfère soulever le spectre des EPT et les exigences beaucoup trop élevée vis-à-vis de l’Etat. En revanche, les citoyens, eux, peuvent, non doivent, assumer les lourdes conséquences financières de tels retards. Pire encore, ils doivent respecter des délais. Impossible, vous affirmerez certains.

Il n’est pas question de faire le procès à nos autorités administratives. Nous souhaitons simplement que celles-ci statuent dans un délai viable. On peut avoir les plus belles montagnes, les gens les plus sympas et le vin le plus délicieux du monde, mais si à chaque demande administrative, c’est le parcours du combattant, c’est toute l’attractivité de notre Valais qui est remise en cause. En 2021, dans une étude suisse, le canton du Valais se plaçait à la 26ème position dans l’octroi des autorisations de construire. Un classement reste un classement, mais lorsque que on est derniers ce n’est certainement pas dû au hasard.

Laissez-moi terminer par une question ; si les administrés, vous et moi, devons respecter des délais, mais que l’autorité elle-même ne respecte pas ce qu’elle prescrit, comment voulez-vous garantir la confiance du peuple dans nos institutions ? Si c’est ça le service que nous voulons, soyons cohérent et supprimons les délais imposées aux autorités. Ou alors, comme le demande la motion, exigeons de nos autorités administratives ce qu’elles exigent de nous  ; le respect des délais.

Avec mes collègues Aron Pfammatter et Maxime Moix, nous avons porté ce sujet au Grand Conseil. Le Parlement a accepté l’intervention après transformation en postulat.

Mathieu

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